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Qu'est-ce que le commerce agentique ?

Ecommerce
  • Date de parution
  • Date de mise à jour
  • AuteurCarl-Stéphan Parent

Temps de lecture estimé : 30 min.

 

Depuis ses débuts, le commerce électronique a toujours cherché à réduire les frictions entre l'intention du consommateur et l'acte d'achat. D'abord simple catalogue en ligne, il a rapidement évolué vers des plateformes interactives puis des expériences hyper-personnalisées. Aujourd'hui, avec l'avènement d'une IA (Intelligence Artificielle) véritablement capable d'autonomie et de décision, le commerce franchit un nouveau palier : le commerce agentique. Ce terme désigne précisément l'utilisation d'agents d'IA autonomes pour effectuer des tâches commerciales au nom des consommateurs. Il ne s'agit plus aujourd'hui de simples chatbots ou d'assistants vocaux qui se limitent à exécuter une commande immédiate. Les agents agentiques comprennent les intentions latentes, anticipent les besoins, comparent les offres en temps réel et, point essentiel, prennent des décisions et exécutent des transactions financières de manière indépendante.

Cette capacité d'action déportée est rendue possible grâce à des avancées majeures :

  • L'IAG (Intelligence Artificielle Générative) : elle confère aux agents une compréhension contextuelle et une capacité à générer des scenarii d'action complexes ;
  • Les protocoles de paiement sécurisés (Agent Pay) : ils assurent que l'agent peut initier ou autoriser une transaction de façon sécurisée et traçable, dans les limites du mandat qui lui a été confié ;
  • L'interopérabilité (Protocoles MCP) : elle garantit que les agents peuvent dialoguer avec les systèmes d'information des prestataires et des organisations commerciales.

L'enjeu pour les organisations est simple : ne pas rester spectateur de cette mutation. Si l'agent gère désormais l'achat, l'approche marketing et commerciale doit basculer de la séduction du consommateur à la séduction de l'agent. Ce dossier vise à éclairer ce nouveau terrain de jeu.

 

Ce qu'il faut retenir à propos du commerce agentique.

  • L'agent est l'acheteur : c'est l'IA qui exécute les transactions, et non plus l'humain ;
  • Autonomie complète : l'agent agit sans intervention humaine, et prend des décisions d'achat dans le cadre d'un mandat ;
  • Piloté par l'intention : l'agent travaille à satisfaire une intention générale (ex : "gérer mon réapprovisionnement") plutôt que d'exécuter une commande spécifique ("acheter X produit") ;
  • Protocole de paiement clef : l'existence de standards sécurisés comme Agent Pay et x402 est ce qui rend cette automatisation possible ;
  • Défi pour les organisations : les prestataires doivent adapter leurs offres pour être lisibles et interopérables avec les agents ;
  • Gouvernance nouveauté : la transparence, l'explicabilité et la responsabilité légale de l'agent deviennent des enjeux primordiaux.

 

1. Genèse et évolution du commerce agentique.

1.1 Origines et émergence.

Le concept de commerce agentique n'est pas né d'hier. Ses racines remontent aux premières tentatives d'automatisation des processus commerciaux et dans les systèmes multi-agents développés en informatique dans les années 90. Cependant, ces tentatives initiales étaient limitées par la faible intelligence des logiciels et l'absence de protocoles de paiement fiables.

La concrétisation de ce concept en une réalité de marché est intimement liée à deux facteurs :

  • L'avènement des modèles d'IA générative (comme ceux promus par OpenAI ou Salesforce), qui ont permis de créer des agents capables de raisonnement sophistiqué et de compréhension d'intention très fine. Un agent peut non seulement acheter du café, mais déterminer la meilleure marque en fonction de critères écologiques, de prix et de la date de la prochaine livraison attendue ;
  • L'engagement des géants du paiement et du commerce (Google, PayPal, Mastercard, Stripe, Cloudflare, Coinbase) dans la standardisation des interactions et de la sécurité. Sans un protocole de paiement clef qui permet à un agent d'agir comme un mandataire financier fiable, le commerce agentique resterait un concept théorique.

1.2 Évolution technologique.

L'évolution du commerce agentique a été une progression par paliers technologiques :

  1. Phase d'assistance (agents réactifs) : l'IA répond à des requêtes directes (exemple : « achète-moi ce livre »). l'autonomie est minimale ;
  2. Phase d'automatisation (agents proactifs) : l'IA gère des tâches récurrentes (exemple : « commande mes croquettes pour chien tous les mois »). l'intention est programmée ;
  3. Phase agentique (agents autonomes et intentionnels) : l'IA reçoit un mandat général (exemple : « assure-toi que j'aie toujours le meilleur abonnement internet possible »). l'agent prend des décisions, négocie, et exécute les transactions nécessaires pour satisfaire l'intention, sans intervention humaine directe.

Cette dernière phase a plus particulièrement nécessité :

  • Le développement des agents d'IA : la capacité à modéliser et à agir sur des intentions complexes, intégrant le contexte (calendrier, budget, historiques), est désormais fondamentale ;
  • La standardisation des protocoles : des initiatives comme le protocole x402, l'AP2 (Agent Payments Protocol ou Agent Pay, dévoilé par des acteurs majeurs, visent à créer des passerelles de paiement sécurisées et interopérables entre les agents et les systèmes commerciaux. C'est protocole on pour vocation de garantir que l'argent suit le mandat ;
  • L'intégration avec les systèmes existants : il a été essentiel que les infrastructures des prestataires s'adaptent, via des API ou des Protocoles MCP, pour accueillir les requêtes des agents d'une manière compréhensible, sécurisée et à haute fréquence.

2. Mécanismes économiques, rôles et architectures.

L'économie agentique reconfigure les relations trilatérales classiques du commerce.

2.1 Acteurs principaux.

L'écosystème repose sur la collaboration (ou la concurrence) de trois catégories majeures d'acteurs :

  • Les consommateurs (ou clients) : ils sont l'émetteur de l'intention et le bénéficiaire final. ils ne sont plus le pilote de la transaction, mais l'architecte du mandat. ils délèguent leur pouvoir d'achat et de choix à un agent, définissant les limites (budgétaires, éthiques, de temps) ;
  • Les commerçants (ou prestataires) : ce sont les organisations qui proposent des produits ou services. leur défi bascule de l'optimisation du parcours client (UX/UI) à l'optimisation du parcours agent (lisibilité de l'offre, interopérabilité des systèmes, compétitivité pour l'agent) ;
  • Les fournisseurs de technologies (ou "développeurs d'agents") : ces organisations développent les agents d'IA eux-mêmes (souvent basés sur des grands modèles de langage) et les infrastructures permettant le commerce agentique (API, protocoles Agent Pay, plateformes d'orchestration). ils sont les facilitateurs de cette nouvelle économie.

2.2 Modèle économique.

Le modèle économique généré par l'agentique repose sur des leviers d'efficacité inédits :

  • Automatisation des processus : l'agent gérant les achats récurrents ou complexes, les organisations voient leurs coûts opérationnels liés à la gestion des transactions, des paniers abandonnés ou du support client de premier niveau diminuer drastiquement ;
  • Personnalisation de l'expérience : l'agent, ayant accès à une quantité de données contextuelles que le consommateur ne pourrait jamais gérer (calendrier, budget, historiques), peut aboutir à une offre qui non seulement correspond, mais anticipe les besoins spécifiques. Ça améliore la satisfaction et renforce la fidélité, non pas au prestataire, mais à l'agent qui sert au mieux l'intérêt du consommateur ;
  • Optimisation des transactions : l'agent est un acheteur implacable et toujours vigilant. il peut trouver le meilleur rapport qualité-prix en temps réel, maximisant la valeur pour le consommateur et forçant les prestataires à une compétitivité basée sur des critères objectifs (interopérabilité, prix, qualité, délais) plutôt que sur la seule force marketing.

2.3 Architecture technique.

L'implémentation du commerce agentique nécessite une architecture standardisée et sécurisée :

  • Agents d'IA : les logiciels autonomes, au cœur du système, doivent être capables de :
    • perception : interpréter les données d'intention et l'environnement commercial ;
    • raisonnement : élaborer un plan d'action pour satisfaire le mandat ;
    • action : interagir avec les systèmes externes et exécuter les transactions ;
  • Protocoles de communication (protocoles MCP) : des standards sont indispensables pour permettre l'interaction fluide et sécurisée entre l'agent (le client) et le système du prestataire. ils doivent garantir la bonne interprétation du contexte et de la volonté de l'agent ;
  • Infrastructures sécurisées (Agent Pay, x402) : C'est le point de rupture technologique. l'architecture doit intégrer des systèmes garantissant la sécurité des transactions et la protection des données biométriques ou financières associées à l'agent. Les protocoles Agent Pay et x402 permettent à l'agent d'initier un paiement en toute sécurité et dans les limites d'un portefeuille numérique spécifiquement alloué, assurant la traçabilité.

2.4 Protocoles et interopérabilité : la clef de la confiance agentique.

L'existence d'un ensemble de protocoles et de normes d'interopérabilité est la condition sine qua non pour que le commerce agentique puisse se développer à l'échelle du web. Sans langage commun et sans mécanismes de confiance universels, l'agent autonome ne pourrait pas interagir efficacement avec la multitude de systèmes des prestataires. Le rôle de ces protocoles est d'encoder le mandat, de garantir l'identité de l'agent et de sécuriser le paiement.

2.4.1. Les protocoles de paiement Internet-native (x402, Agent Pay) : 

Ces protocoles sont les piliers de la sécurité des transactions et de l'activation des micropaiements.

  • Le protocole x402, (re)découvert par des acteurs majeurs comme Cloudflare et Coinbase, est une innovation importante. Il réactive et normalise le code de statut HTTP 402 « Payment Required » pour la première fois depuis des décennies. Il permet à un serveur de communiquer à un client (agent d'IA ou humain) qu'un paiement est requis pour accéder à une ressource (API, contenu, service), et de fournir instantanément les instructions de paiement dans la réponse HTTP. Le x402 est conçu pour les paiements M2M (machine-to-machine) et les modèles de paiement à l'usage (pay-per-use), retirant la complexité des abonnements et des clefs API pour les agents. C'est une norme ouverte qui vise à devenir un standard universel pour l'envoi et la réception de paiements sur Internet.
  • L'initiative Agent Pay, menée par Mastercard et ses partenaires (Microsoft, IBM, Braintree, Checkout.com), se concentre sur l'établissement d'une identité numérique pour l'agent lui-même, garantissant que l'agent émetteur d'une commande agit bien dans le cadre du mandat et des plafonds de dépense du consommateur. Ces deux protocoles, bien que différents dans leur approche (HTTP natif pour x402, délégation financière pour Agent Pay), travaillent de concert pour simplifier et sécuriser le passage à l'acte d'achat par l'agent.

2.4.2. Les protocoles de contexte et d'intention (Agentic Commerce Protocol, MCP) :

Le besoin d'une sémantique commune pour les requêtes des agents est adressé par des standards comme le MCP et l'Agentic Commerce Protocol.

  • L'ACP (Agentic Commerce Protocol) est principalement soutenu par les leaders du e-commerce tels que Shopify et Stripe. Son objectif est de standardiser l'exposition des données de l'offre (produits, prix, conditions) pour qu'elles soient immédiatement compréhensibles et comparables par les agents d'IA. Ça transforme une simple requête technique en un signal d'intention riche, permettant aux agents d'effectuer des comparaisons complexes et de prendre des décisions optimales en adéquation avec le mandat du client.
  • Le MCP est une norme plus générale, initialement développée par des plateformes d'IA comme OpenAI. Il permet aux modèles d'IA de s'interfacer de manière sécurisée avec des fonctions, des outils et des API externes (pour la géolocalisation, les stocks, la météo, etc.). Pour le commerce agentique, le MCP fournit l'infrastructure de base permettant à l'agent de recueillir le contexte nécessaire à ses décisions d'achat.

2.4.3. Les protocoles décentralisés (Blockchain et Smart Contracts) :

Bien qu'encore en phase d'émergence, l'utilisation de la blockchain est envisagée pour fournir une couche de confiance et d'auditabilité trustless. Les Smart Contracts permettraient d'automatiser l'exécution de l'accord commercial entre l'agent du client et le système du prestataire. Par exemple, le paiement ne serait libéré que lorsque les conditions de livraison (tracées par le Smart Contract) sont prouvées. L'objectif est de renforcer la sécurité et la transparence de l'ensemble de la chaîne de valeur du commerce agentique.

Ces protocoles sont les garants techniques de la nouvelle gouvernance du commerce. Ils encapsulent la responsabilité et la confiance dans la technologie, libérant l'utilisateur des micro-décisions et permettant aux agents d'agir véritablement en son nom.

3. Usages, cas concrets et expérimentations.

Le commerce agentique n'est pas une simple projection futuriste ; c'est déjà en phase d'expérimentation concrète, et commence d'ores et déjà à impacter divers secteurs.

3.1 Cas d'usage.

Les domaines d'application sont vastes, car toute interaction commerciale routinière ou complexe est susceptible d'être agentifiée :

  • Achats automatisés et récurrents : le cas le plus évident. les agents gèrent le réapprovisionnement de produits de consommation courante (épicerie, fournitures de bureau) en fonction du niveau des stocks et des variations de prix. l'agent ne se contente pas de commander, il choisit le meilleur prestataire à chaque fois ;
  • Comparaison et sélection de produits complexes : les agents excèdent la simple comparaison de prix. ils comparent des critères multiples (avis, garantie, impact environnemental, conditions de service après-vente) pour recommander les meilleures options. Ça est particulièrement utile pour les services financiers, les assurances, ou les abonnements télécoms ;
  • Gestion autonome des retours et des litiges : l'agent, ayant tracé la transaction, peut initier le processus de retour, générer l'étiquette, coordonner la collecte et suivre le remboursement, améliorant ainsi l'expérience client et réduisant la charge opérationnelle sur les centres d'appel ;
  • Optimisation des voyages et loisirs : l'agent gère la réservation d'un voyage complet (vols, hôtels, activités) en fonction d'un budget et de contraintes temporelles complexes, ajustant dynamiquement les choix en fonction des prix de dernière minute ou des annulations, souvent avec une efficacité qu'aucun humain ne pourrait égaler.

3.2 Expérimentations concrètes et partenariats.

Les organisations leaders en technologie et en paiement ont lancé des projets pilotes pour établir les standards de demain :

  • Google : le développement de cadres pour l'interopérabilité des agents et des systèmes de paiement. leur approche vise à ce que l'agent soit un citoyen numérique de premier plan, capable de dialoguer avec le reste du web commercial ;
  • PayPal : l'intégration de l'IA agentique dans ses services met l'accent sur la simplification de l'expérience utilisateur et la sécurisation des transactions automatisées, garantissant que l'agent reste dans le cadre financier autorisé par l'utilisateur ;
  • Mastercard et Agent Pay : l'initiative Agent Pay est le programme phare de Mastercard pour le commerce agentique. Elle a été conçue pour permettre aux agents d'initier des paiements de manière sécurisée et auditable en utilisant des Mastercard Agentic Tokens. Ce programme est soutenu par des partenariats stratégiques avec des géants de la technologie comme Microsoft (pour l'intégration avec Azure OpenAI Service) et IBM (pour les cas d'usage B2B via watsonx Orchestrate). C'est une brique importante pour établir la confiance dans la délégation du pouvoir d'achat, en posant des standards de vérification de l'agent et d'auditabilité de chaque transaction ;
  • Stripe et Shopify : ces plateformes ont rapidement adapté leurs infrastructures pour permettre aux prestataires de se positionner comme des cibles privilégiées des agents. ils travaillent activement à l'établissement d'un standard ouvert pour le commerce agentique, garantissant que les offres sont lisibles et accessibles aux agents d'IA de tous bords.

Ces expérimentations montrent que l'enjeu n'est plus le si le commerce agentique arrivera, mais le comment il s'intégrera dans les infrastructures existantes.

4. État du marché et tendances 2025.

En 2025, le commerce agentique quitte la sphère des laboratoires de recherche pour devenir un axe stratégique majeur.

4.1 Adoption par les organisations.

L'adoption est hétérogène, mais s'accélère dans les secteurs où l'automatisation des décisions est source de gains significatifs :

  • Commerce de détail et biens de consommation courante (FMCG) : l'adoption est forte. les organisations cherchent à améliorer la gestion des stocks et à capter les achats récurrents. l'agent devient un médiateur d'achat constant, et les prestataires doivent s'assurer que leurs offres sont transparentes et interopérables pour être considérées ;
  • Services financiers et assurances : l'IA agentique est employée pour automatiser la gestion des placements, le suivi des assurances et la détection d'opportunités de refinancement. l'agent agit comme un conseiller financier constamment actif, optimisant les coûts et la performance ;
  • Voyages et mobilité : les organisations du voyage exploitent les agents pour la réservation dynamique (hôtels, vols, locations de voiture), où les prix et les disponibilités changent constamment. l'agent gère la complexité pour le consommateur, garantissant le meilleur rapport qualité-prix à l'instant t ;
  • B2B (Business-to-Business) : c'est peut-être le domaine où l'impact est le plus significatif. les agents gèrent l'approvisionnement, la négociation des contrats et la gestion de la chaîne logistique entre organisations, réduisant considérablement les délais et les erreurs humaines dans des transactions souvent volumineuses et récurrentes.

4.2 Tendances émergentes.

Plusieurs tendances confirment l'orientation de l'agentique :

  • Intégration profonde avec les assistants vocaux et multimodaux : la demande initiale du consommateur est de plus en plus souvent formulée par la voix (via Google Assistant, Alexa, etc.). l'agent agentique doit pouvoir recevoir son mandat de manière naturelle et converser sur l'état d'avancement de sa tâche ;
  • Utilisation de la blockchain et des smart contracts : la technologie blockchain offre un registre immuable des actions et des transactions de l'agent. C'est une solution idéale pour renforcer la sécurité, l'auditabilité et la confiance, en liant le paiement aux conditions de livraison via des contrats intelligents (Smart Contracts) ;
  • Évolution vers l'IA générative et l'hyper-personnalisation : les modèles d'IA plus sophistiqués permettent aux agents non seulement de choisir des produits, mais de co-créer des offres. Par exemple, un agent peut demander à un prestataire de fabriquer un produit sur mesure, ou de négocier un bundle de services en fonction de scenarii personnalisés, repoussant les limites de la personnalisation ;
  • Passage du agent-to-user au agent-to-agent : la tendance la plus significative. les agents des consommateurs (clients) commencent à dialoguer directement avec les agents des prestataires (organisations commerciales), automatisant des pans entiers de la négociation et de la logistique, sans aucune intervention humaine.

5. Enjeux réglementaires et conformité.

L'autonomie de l'agent d'IA, tout en étant source d'efficacité, soulève des questions fondamentales de droit et d'éthique qui nécessitent une réponse rapide des législateurs.

5.1 Cadre juridique.

Le cadre juridique actuel est en cours d'adaptation pour encadrer ces nouvelles entités autonomes :

  • Responsabilité légale : la question est centrale : en cas d'erreur de transaction, de mauvaise interprétation du mandat ou de fraude commise par un agent d'IA, qui est responsable ? est-ce l'utilisateur qui a donné le mandat ? le prestataire qui a développé l'agent ? ou l'organisation qui a accepté la transaction ? le droit doit définir la nature juridique de l'agent : simple outil, ou quasi-entité juridique responsable ;
  • Protection des données (RGPD et dérivés) : les agents traitent des volumes considérables de données personnelles et d'intention (où j'achète, quand, pourquoi, combien je suis prêt à payer). il est impératif de garantir la confidentialité et la sécurité de ces données. les agents doivent être conçus pour minimiser la collecte et assurer la souveraineté des données de l'utilisateur ;
  • Conformité aux réglementations sectorielles : au-delà du droit commun, chaque secteur (finance, santé, transport) a ses propres réglementations strictes. l'agent doit garantir que ses pratiques commerciales respectent, par exemple, les lois anti-blanchiment ou les régulations spécifiques à la vente de produits pharmaceutiques.

5.2 Initiatives réglementaires.

Face à ces enjeux, des initiatives se mettent en place :

  • Régulations spécifiques à l'IA : le législateur, notamment en Europe, travaille à l'élaboration de lois spécifiques pour réguler l'utilisation des systèmes d'IA, en classifiant les risques (élevé, faible) et en imposant des obligations de transparence, de traçabilité et de supervision humaine pour les agents d'IA ayant un impact significatif sur la vie des consommateurs ;
  • Normes de sécurité et d'auditabilité : le développement de normes techniques (ISO, etc.) et l'adoption de protocoles comme Agent Pay et x402 visent à assurer la sécurité des transactions et la possibilité d'auditer a posteriori la chaîne de décision de l'agent en cas de litige. la transparence algorithmique devient une exigence ;
  • Organismes de surveillance : la création ou l'adaptation d'organismes chargés de surveiller et d'évaluer les pratiques liées au commerce agentique devient nécessaire pour assurer que l'innovation ne se fait pas au détriment de l'équité et de la protection du consommateur.

6. Impacts business et indicateurs de performance.

Le commerce agentique n'est pas une simple amélioration technique ; c'est un levier de transformation profonde de la performance des organisations.

6.1 Bénéfices pour les organisations.

Les organisations qui adoptent l'agentique peuvent réaliser des gains significatifs :

  • Réduction drastique des coûts opérationnels : l'automatisation des transactions récurrentes, de la gestion des stocks simples et des réponses aux requêtes de base réduit le besoin en main-d'œuvre humaine pour ces tâches. Ça permet aux équipes de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée (stratégie, innovation, relations interpersonnelles complexes) ;
  • Amélioration de l'efficacité opérationnelle : l'agent est disponible 24/7, ne fait pas d'erreur de saisie et exécute les tâches en millisecondes. l'optimisation des processus commerciaux (du sourcing à la logistique) est considérablement améliorée grâce à la rapidité et à la précision de l'agent ;
  • Fidélisation et augmentation de la valeur client : paradoxalement, déléguer l'achat améliore souvent l'expérience du consommateur, car Ça garantit que ses intérêts sont optimisés en permanence. une expérience client améliorée conduit à une fidélisation accrue, même si cette fidélité est médiatisée par l'agent. l'organisation gagne des clients dont les besoins sont satisfaits sans effort de leur part ;
  • Accès à de nouveaux marchés : l'interopérabilité offerte par les protocoles agentiques permet à de plus petites organisations d'être facilement référencées et choisies par les agents, même sans une force de frappe marketing traditionnelle, à condition que leurs données produits soient structurées et accessibles.

6.2 Indicateurs clefs de performance (KPI).

L'évaluation du succès du commerce agentique nécessite l'adoption de nouveaux indicateurs :

  • Taux d'agentification des transactions : mesure du pourcentage de transactions effectuées par des agents d'IA par rapport aux transactions traditionnelles. C'est un indicateur de maturité du marché et de l'efficacité de la stratégie "agent-friendly" de l'organisation ;
  • VMC (Valeur moyenne des commandes) agentiques : souvent, les agents, étant de meilleurs optimiseurs, poussent la VMC à la hausse ou à la baisse. la surveillance de cet indicateur permet de calibrer les offres pour les agents ;
  • Satisfaction de l'agent/conformité du mandat : un nouvel indicateur indirect de la satisfaction client. Elle mesure si l'agent a pu satisfaire le mandat donné par l'humain dans les limites fixées (budget, délais, critères de qualité). un échec de l'agent équivaut à un mécontentement du consommateur ;
  • Taux d'erreur ou de fraude agentique : essentiel pour la gouvernance. il mesure la fréquence et la gravité des incidents (transaction non autorisée, erreur de commande) imputables à l'agent, garantissant ainsi la sécurité de l'architecture Agent Pay / x402 ;
  • CAC-A (Coût d'acquisition d'un client agentique) : il mesure le coût nécessaire pour que son offre soit sélectionnée par les agents des consommateurs, un coût qui bascule des dépenses publicitaires classiques vers l'optimisation des données produits et l'interopérabilité technique.

7. Modèles technico-opérationnels et gouvernance.

Pour exploiter le commerce agentique, les organisations doivent choisir des modèles opérationnels adaptés et mettre en place une gouvernance rigoureuse.

7.1 Modèles opérationnels.

Les organisations ont le choix entre plusieurs approches pour gérer leurs agents et leurs interactions :

  • Modèle centralisé (plateforme unique) : une entité unique (souvent l'organisation cliente elle-même, ou un grand fournisseur comme Google ou Amazon) contrôle et gère l'ensemble des agents d'IA. Ça assure une cohérence et une supervision maximales, mais peut engendrer une dépendance excessive à une seule plateforme ;
  • Modèle décentralisé (systèmes multi-agents) : plusieurs entités (agents clients, agents prestataires, agents de paiement, agents de logistique) collaborent via des protocoles ouverts. Ça favorise la concurrence et l'innovation, mais la gouvernance et la résolution des litiges peuvent être plus complexes. C'est le modèle privilégié par la vision d'un web plus ouvert ;
  • Modèle hybride : combinaison des deux. Par exemple, une organisation peut centraliser la gestion de ses propres agents internes (pour l'approvisionnement) tout en interagissant de manière décentralisée avec les agents externes des consommateurs.

L'actualité tend à valoriser des modèles décentralisés mais s'appuyant sur des standards et des protocoles forts (Agent Pay, x402, MCP) pour garantir la sécurité et l'interopérabilité.

7.2 Gouvernance de l'agentique.

La délégation de l'action à des entités autonomes nécessite une gouvernance claire :

  • Gestion des risques et « kill switches » : l'identification et la gestion des risques associés à l'autonomie (erreurs coûteuses, boucles de rétroaction négatives, fraudes) sont primordiales. des mécanismes d'arrêt d'urgence (kill switches) et des limites de dépense automatiques doivent être intégrés dès la conception ;
  • Transparence et explicabilité (XAI) : il est impératif d'assurer la transparence des actions entreprises par les agents. en cas de non-satisfaction du mandat, l'agent doit pouvoir expliquer la chaîne de décision qui l'a mené à l'achat ou au refus. Ça crée un lien de confiance avec le consommateur et facilite l'audit ;
  • Définition claire de la responsabilité : le mandat donné à l'agent doit être un document clef, définissant les intentions autorisées, les limites budgétaires et la répartition de la responsabilité en cas d'incident. l'annexe juridique de chaque transaction doit stipuler qui est tenu pour responsable ;
  • Politique d'éthique algorithmique : les agents ne doivent pas reproduire ou amplifier des biais. Les organisations doivent mettre en place des politiques pour garantir une utilisation éthique des agents d'IA (égalité des prix, non-discrimination des prestataires).

8. Perspectives et évolutions futures.

Le commerce agentique est un domaine jeune dont le potentiel est loin d'être pleinement réalisé.

8.1 Évolution technologique attendue.

Les prochaines années verront des bonds technologiques spectaculaires :

  • Amélioration des capacités des agents d'IA : les agents deviendront plus intelligents et plus autonomes. ils passeront de l'exécution d'un mandat à la proposition stratégique (par exemple, suggérer un changement d'habitude de consommation complet pour optimiser le budget ou l'empreinte écologique) ;
  • Fusion avec les technologies immersives : l'intégration avec la réalité augmentée et la réalité virtuelle. l'agent pourrait agir en temps réel dans un métavers ou un environnement numérique immersif, assistant l'utilisateur dans des scenarii d'achat plus naturels et spatiaux ;
  • Personnalisation ultra-granulaire : grâce à l'analyse de données en temps réel (sentiment, localisation, environnement), les agents offriront des services encore plus contextualisés et personnalisés, allant au-delà des préférences statiques pour s'adapter à l'état émotionnel ou physique du consommateur ;
  • Interopérabilité mondiale et décentralisation : les protocoles deviendront véritablement standardisés et acceptés à l'échelle mondiale, permettant à l'agent d'un consommateur en Europe de négocier et de payer auprès d'un prestataire en Asie avec la même fluidité que s'il s'agissait d'un achat local.

8.2 Défis majeurs à relever.

Malgré le potentiel, plusieurs défis doivent être surmontés pour que l'agentique devienne la norme :

  • Sécurité et confiance : le risque de piratage des agents ou des protocoles de paiement représente une menace sérieuse. la sécurité du dernier kilomètre du paiement (Agent Pay, x402) est un défi permanent qui nécessite des investissements massifs en cybersécurité ;
  • Éthique et biais algorithmiques : s'assurer que les agents prennent des décisions justes, équitables et transparentes. le risque de manipulation des agents par les prestataires pour pousser leurs propres produits au détriment de l'intérêt du consommateur est une préoccupation majeure ;
  • Adoption par les consommateurs : le défi psychologique demeure : les consommateurs seront-ils prêts à accorder une confiance totale à une IA pour gérer leur budget et leurs choix personnels, sans intervention directe ? la simplicité d'utilisation et la transparence sont la clef de cette adoption ;
  • Standardisation complète : l'effort de standardisation (MCP, Agent Pay, x402) doit être complété et adopté par l'ensemble des acteurs, y compris les plus petits, pour que l'écosystème soit véritablement interopérable.

9. Préconisations stratégiques pour les clients et les prestataires.

Pour tirer pleinement parti de cette vague de fond, les organisations doivent agir de façon proactive.

9.1 Pour les clients (organisations qui achètent/délèguent).

Les organisations (clients) qui souhaitent bénéficier du commerce agentique pour optimiser leurs achats et leur logistique doivent :

  • Investir dans la formation et la culture numérique : former leurs équipes aux enjeux des systèmes multi-agents, non pas pour les remplacer, mais pour comprendre comment piloter et gouverner ces nouveaux outils autonomes ;
  • Collaborer avec des experts technologiques : ne pas tenter de développer seul des agents complexes. travailler avec des prestataires spécialisés pour intégrer des solutions Agent Pay / x402 et des agents d'IA éprouvés dans leurs processus commerciaux ;
  • Mettre en place des mandats et des mécanismes de gouvernance rigoureux : définir avec précision les limites budgétaires, les critères de choix (qualité, éthique, prix) et les scenarii d'action autorisés. la clarté du mandat est la meilleure protection contre les erreurs ;
  • Structurer les intentions : passer d'une liste d'achats à une intention bien structurée (exemple : "Maintenir le stock de fournitures de bureau au niveau optimal pour trois mois au meilleur prix écologique"). l'agent a besoin de clarté.

9.2 Pour les prestataires (organisations qui vendent).

Les organisations (prestataires) dont le modèle repose sur la vente doivent impérativement s'adapter à la nouvelle donne :

  • Développer des solutions « agent-friendly » : s'assurer que leurs catalogues produits et leurs services sont structurés (via des API, des standards de données ouverts) pour être facilement lus et interprétés par les agents d'IA. l'expérience client bascule vers l'expérience agent ;
  • Adopter les standards de l'agentique (Agent Pay, x402, MCP) : l'interopérabilité est une condition sine qua non pour être choisi par les agents. Le refus d'adopter ces protocoles reviendra à être invisible pour la prochaine génération d'acheteurs ;
  • Assurer une transparence maximale : les agents privilégieront les prestataires dont les conditions de vente, de livraison et de retour sont claires, auditable et sans coûts cachés. la manipulation marketing aura un impact très réduit sur l'agent d'IA ;
  • Offrir un support opérationnel pour les agents : développer un support technique dédié à la résolution des problèmes de communication avec les agents (et non uniquement avec les humains).

10. Proposition de checklist opérationnelle pour la mise en œuvre d’un service agentique.

Pour toute organisation souhaitant réussir le déploiement d’une solution de commerce agentique, l'approche doit être méthodique et structurée.

10.1 Préparation et cadrage stratégique.

  1. Définir clairement les objectifs de l’agentique commerce : réduction des frictions, automatisation des achats récurrents, personnalisation de l’expérience client ;
  2. Identifier les segments prioritaires (produits de consommation courante, services financiers, B2B) où l'agent a la plus forte valeur ajoutée ;
  3. Évaluer les risques légaux, sécuritaires et éthiques (sécurité des paiements, protection des données personnelles, responsabilité) ;
  4. Sélectionner les partenaires technologiques (fournisseurs d’API, plateformes d’agents, systèmes Agent Pay / x402 sécurisés).

10.2 Conception et développement.

  1. Concevoir l’agent ou adapter l'offre en tenant compte des intentions des clients et des contraintes réglementaires (transparence, explicabilité) ;
  2. Intégrer les protocoles standards d’agentic commerce (Agentic Commerce Protocol, Protocoles MCP, Agent Pay, x402) pour garantir l'interopérabilité ;
  3. Prévoir des mécanismes de contrôle et d’alerte pour les transactions sensibles et des limites budgétaires automatiques ;
  4. Développer des scenarii de tests complets couvrant toutes les interactions entre Client, agent et Prestataire.

10.3 Mise en œuvre et pilotage.

  1. Déployer l’agent dans un environnement contrôlé ou en phase pilote avec des objectifs clairs et mesurables ;
  2. Surveiller les performances via des KPI clefs (taux d'agentification des transactions, conformité du mandat) ;
  3. Analyser les incidents (erreurs, fraudes) et ajuster les règles de fonctionnement de l’agent ou l'interopérabilité de l'offre ;
  4. Former les équipes internes à comprendre les limites et les capacités de l’agent pour pouvoir prendre le relais en cas de défaillance ou de litige complexe ;

10.4 Suivi et amélioration continue.

  1. Collecter les retours des clients pour améliorer l’expérience utilisateur du mandat et la clarté de l'interface de gouvernance ;
  2. Mettre à jour les agents selon l’évolution des catalogues produits, des prix et des contraintes réglementaires ;
  3. Auditer régulièrement la conformité et la sécurité des agents (audits de l'explicabilité et de la non-discrimination) ;
  4. Intégrer les innovations technologiques (IA générative, blockchain, intégration multicanale) pour maintenir un avantage compétitif.

 

 

Le commerce agentique est bien plus qu'une simple évolution technique. C'est une véritable révolution qui transfère le pouvoir d'exécution des transactions du client (humain) vers des agents autonomes (IA). En éliminant les frictions, en garantissant une hyper-personnalisation et en optimisant la valeur de chaque transaction, l'agentique promet des gains d'efficacité et de satisfaction inédits pour les consommateurs. Pour les organisations, le défi est de taille. Elles doivent pivoter d'une stratégie de marketing d'attraction (pour le consommateur) vers une stratégie d'interopérabilité et de transparence (pour l'agent). Ceux qui parviennent à combiner l'innovation technologique (Agent Pay, protocole x402, protocoles MCP, IA générative) avec une gouvernance claire et le respect des enjeux éthiques et réglementaires seront les pionniers et les gagnants de la prochaine génération du commerce. La sécurité du paiement et la confiance dans le mandat de l'agent constituent la clef de voûte de cette transformation. 

Pour ouvrir la réflexion sur l'avenir, il est pertinent de se demander :

  • Si les agents deviennent les principaux acheteurs, comment les organisations pourront-elles encore construire une marque émotionnelle forte, non basée sur la transaction, mais sur des valeurs ?
  • L'autonomie croissante des agents d'IA mènera-t-elle à une "guerre des agents" (agent client vs agent prestataire) pour optimiser les marges et les dépenses, ou à une symbiose constructive ?
  • Comment garantir que l'architecture technique (Agent Pay, x402, MCP) reste ouverte et décentralisée, empêchant ainsi la création de monopoles dominés par les quelques organisations propriétaires des agents les plus performants ?

 

Glossaire des termes clefs à propos du commerce agentique.

  • Agent : entité logicielle autonome capable de percevoir l’environnement, de prendre des décisions et d’agir au nom du client ;
  • Commerce agentique : modèle commercial où les agents d'IA agissent de manière autonome pour effectuer des transactions au nom des consommateurs ;
  • Client : utilisateur final ou organisation qui délègue une intention (mandat) à un agent pour effectuer une transaction ;
  • Prestataire : organisation ou fournisseur de produits ou services interagissant avec les agents pour satisfaire l’intention du client ;
  • Protocoles MCP : (Model Context Protocol) standards de communication développés par des acteurs IA comme OpenAI, permettant aux agents de dialoguer avec des API externes ;
  • Agent Pay : technologie de paiement sécurisée de Mastercard permettant aux agents d’initier ou d’autoriser des transactions financières dans le cadre de leur mandat ;
  • Protocole x402 : standard HTTP qui réactive le code 402 « Payment Required » pour permettre les paiements directs machine-to-machine (M2M), essentiel au commerce agentique
  • Agentic Commerce Protocol (ACP) : protocole de standardisation promu par des plateformes e-commerce (Shopify, Stripe), visant à rendre les offres des prestataires lisibles et comparables par les agents d'IA.

 

 

Bibliographie et sources.

  • Mastercard, "Mastercard Unveils Agent Pay: Pioneering Agentic Payments Technology to Power Commerce in the Age of AI" in Mastercard Newsroom (01/04/25) [30/09/25] [www.mastercard.com/us/en/news-and-trends/press/2025/april/mastercard-unveils-agent-pay-pioneering-agentic-payments-technology-to-power-commerce-in-the-age-of-ai.html] ;
  • OpenAI, "Commerce Agents: Key Concepts" in OpenAI Developer Documentation (01/03/25) [30/09/25] [https://developers.openai.com/commerce/guides/key-concepts] ;
  • Stripe, "Developing an Open Standard for Agentic Commerce" in Stripe Blog (01/03/25) [30/09/25] [https://stripe.com/blog/developing-an-open-standard-for-agentic-commerce] ;
  • Shopify, "Shopify launches Agentic Commerce" in eCommerce Nation (25/02/25) [30/09/25] [www.ecommerce-nation.fr/shopify-lance-son-agentic-commerce/] ;
  • Journal du Net, "L’Agentic Commerce : quand l’IA prend les commandes du e-commerce" in Journal du Net (20/02/25) [30/09/25] [www.journaldunet.com/retail/1543881-l-agentic-commerce-quand-l-ia-prend-les-commandes-du-e-commerce/] ;
  • MasterCard, "Agentic Commerce Explainer" in Mastercard News and Trends (15/02/25) [30/09/25] [www.mastercard.com/global/en/news-and-trends/stories/2025/agentic-commerce-explainer.html] ;
  • PayPal Developer, "Future of Commerce" in PayPal Developer Blog (10/02/25) [30/09/25] [https://developer.paypal.com/community/blog/future-of-commerce/] ;
  • Checkout.com, "Consumer Intent, Merchant Opportunity in Agentic Commerce" in Checkout.com Blog (05/02/25) [30/09/25] [www.checkout.com/blog/agentic-commerce-consumer-intent-merchant-opportunity] ;
  • Navigate Visa, "Future of Money: What is Agentic Commerce" in Navigate Visa (01/02/25) [30/09/25] [https://navigate.visa.com/europe/future-of-money/what-is-agentic-commerce/] ;
  • Usine Digitale, "PayPal se prépare à la révolution du commerce agentique" in Usine Digitale (25/01/25) [30/09/25] [www.usine-digitale.fr/article/paypal-se-prepare-a-la-revolution-du-commerce-agentique.N2231487] ;
  • Ikonnect Ikomobi, "Le protocole de paiement clef" in Ikonnect Ikomobi Articles (20/01/25) [30/09/25] [https://ikonnect.ikomobi.com/articles/x402-le-protocole-de-paiement-clef] ;
  • Qant.tech, "Bienvenue à l’Agentic Commerce" in Qant.tech News (15/01/25) [30/09/25] [www.qant.tech/news/bienvenue-a-l-agentic-commerce].